Une personne sur six n’utilise pas Internet, plus d’un usager sur trois manque de compétences numériques de base

Une étude de l’INSEE, réalisée fin 2019, sur les compétences numériques et l’usage d’Internet en France nous permet d’avoir une meilleure vision de la situation pour 2020. Et ce, à l’heure où la dématérialisation ne cesse de monter en puissance. Notamment en ce qui concerne les démarches administratives et l’arrivée prochaine de la télémédecine généralisée, du projet d’application mobile pour remplacer la carte vitale ainsi que du déploiement cette année de la 5G. 

Les résultats de cette enquête soulignent une part importante d’illectronisme parmi les Français, avec 17% de la population touchée par des difficultés face aux “nouvelles technologies”, en raison d’un manque ou d’une absence totale de connaissances à propos de leur fonctionnement. 
Ce chiffre de l’INSEE cumule 15% de personnes qui ne disposent pas d’un accès personnel à Internet et les 2% de personnes manquant totalement des compétences numériques de base.

Avec la dématérialisation, y compris de toutes les démarches administratives, le fait de ne pas maîtriser les outils informatiques devient un facteur d’exclusion sociale et d’isolement.

L’enquête nous révèle aussi que 33% de la population a du mal à trouver des informations sur Internet, 49% à effectuer des démarches administratives sur Internet et 21% à communiquer par Internet. Reste que ce phénomène touche majoritairement les seniors (64 %) et les moins diplômés (41 %). Et l’on retrouve la même répartition sociale lorsque l’on considère l’accès personnel à Internet et la possession d’un appareil permettant l’accès à Internet. 

Les conclusions de l’INSEE nous dévoilent également les principales raisons du non-équipement. A savoir : le manque d’intérêt pour 19% des sondés, la volonté de protéger sa vie privée pour 15%, et l’accès à une connexion à l’extérieur du domicile pour  6%.

Dans ce contexte, les initiatives se multiplient pour lutter contre l’exclusion numérique. Des ateliers de formations sont organisés par les associations, les communes (CCAS) et les départements multiplient les financements d’actions locales pour répondre à ce phénomène avec pédagogie. Mais avec 13 millions de français impactés par la “fracture numérique”, la tâche reste colossale en 2020. Et ce, d’autant plus que beaucoup sont en rejet. D’où l’importance de démystifier le numérique en premier lieu. 
C’est dans cet esprit que le Département des Hauts-de-Seine (92) et le CCAS de Boulogne-Billancourt organisent en 2020 des formations avec des tablettes simplifiées pour aider les habitants. Par ailleurs, la Communauté de Communes Somme Sud-Ouest (CC2SO) organise des formations sur tout son territoire avec des tablettes et des jeunes en service civique. Bien d’autres actions similaires sont organisées un peu partout dans l’Hexagone.

Avec la “révolution numérique” (accélérée avec l’arrivée de la fibre et le déploiement prochain de la 5G), les usages ont considérablement évolué en ce qui concerne les démarches administratives. Sachant que gouvernement a entamé – en 2017 – des actions visant à dématérialiser l’ensemble des services publics, et ce afin d’améliorer la qualité des services et d’offrir un environnement de travail modernisé aux agents, tout en veillant à réduire les dépenses publiques, il est encore nécessaire de garantir l’accès de tout-un-chacun à ces nouveaux outils qui restent aussi indispensables que ceux qu’ils remplacent.

Cet illectronisme qui touche un Français sur six présente un vrai danger de couper de la société ces personnes . Car pour les personnes concernées, “la dématérialisation de l’administration accroît le risque de non-recours à des prestations ou de perte de droits”. 

En savoir plus :

Insee : Une personne sur six n’utilise pas Internet

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